Elle murmurait aux plantes, et elles lui répondaient en secret. « Sortilège de la nature » est le titre provisoire d’une nouvelle collection de motifs. C’est un hommage discret à la grand-mère de (NØ), une sorte d’alchimiste, une sorcière blanche, même si personne ne l’appelait ainsi à voix haute.
Un vent oblique traverse la clairière,
poussière blonde sur les cils du matin.
Sous mes pas, la terre respire à peine,
crevassée d’anciens serments.

Des tiges veillent, minces et fières,
griffées d’ambre, nouées de sel.
Portant des noms que plus personne ne prononce,
leurs ombres tournées vers l’intérieur.

Une fleur, ouverte comme une heureuse blessure,
exhale un secret dont le parfum vacille.
Chaque feuille contient un fragment d’histoire,
plié dans un reflet de mousse, scellé par une goutte de rosée.

Le silence ici à le goût de la menthe et de la mûre noire,
une prière défaite flotte entre les ronces.
Et le ciel, ourlé d’étoiles vertes,
incline son front vers l’invisible.

Raconte-moi encore l’histoire de la douce sorcellerie,
Celle de mon enfance au soleil.
L’echo de ta voix murmurant nos incantations,
empli mes silences, je me penche sur ton souvenir.
Elle connaissait chaque racine, chaque feuille, chaque champignon de son jardin — pas seulement leurs noms latins, mais aussi leurs histoires, leurs pouvoirs cachés, leurs esprits. Elle les traitait comme des trésors. Elle écrasait les feuilles pour en faire des cataplasmes, réchauffait les pétales pour créer des onguents, distillait les tiges pour en faire des potions qui soignaient les corps et les âmes.