Dans l’atelier doucement éclairé, (NØ) reçoit l’offrande d’une saison : des courges, gonflées par le soleil de l’été, cultivées par son père dans le silence feutré du jardin. Un rituel s’élève — dessiner ces formes creusées, les remplir d’encre, de pastel, d’aquarelle, de crayon, transformer ces fruits de terre en poèmes vivants. À travers chaque trait, elle écoute — non pas seulement ce que la courge est, mais ce qu’elle contient : la mémoire, la nourriture, un murmure de minuit venu d’Halloween.
Lavis de lumière

Elle commence à l’aquarelle, les teintes glissant sur la chair de la courge comme l’aube caressant doucement la terre. Les pigments se déposent dans ses plis, dans ses creux, comme allumés de l’intérieur — sépia, ocre, roux tendre — évoquant la moisson autant que l’âtre. La couleur s’installe, lente, empreinte de cette révérence silencieuse qu’on offre à ce qui a mûri, vécu, été cueilli, porté jusqu’à la maison.
Poussière d’automne

Viennent ensuite les pastels : une poudre crayeuse se pose dans les creux, soulignant les nervures douces de la peau. Ses doigts, légèrement teintés, tracent avec tendresse : un rose qui chuchote le long d’une courbe, un ambre qui éclot sur une bosse. Les gestes sont des souffles, une caresse sur le papier du cahier. Par le pastel, le légume expire sa couleur.
Mémoire en Lignes

Puis les crayons : lignes nettes d’orange, vert forêt profond, morsure de charbon dans l’ombre. Chaque trait de cire s’imprime sur le papier comme un écho de la peau striée. Elle esquisse non seulement la forme, mais la substance : une courge qui a porté le soleil, la terre, la mémoire. Le crayon pèse, ancre, rassure. Présence solide et tiède.
Saisons retenues

Un feuilletage du carnet suit, et les pages chuchotent d’elles-mêmes : une traversée des matières, des saisons, des souvenirs. Une page luit d’un lavis translucide, une autre respire un souffle pastel, la suivante griffe les contours d’un crayon appuyé. Et entre elles, les silences — blancs, immobiles — contiennent ce qui n’a pas été dessiné : l’odeur de la terre, le souvenir des mains d’été, les soins patients du jardinier.
Dessiner ce qui a poussé, garder ce qui est passé
Que vos traits deviennent des offrandes. Dessinez ce que vous aimez manger, ce que le jardin a donné, ce qui garde en creux la mémoire. Partagez vos dessins de ce qui a poussé, de ce qui a été creusé, de ce qui s’est rempli — de couleur, d’émotion, d’histoire.
✨ La recette arrive bientôt…